Le Canada est un chef de file du perfectionnement des compétences en matière de communication médecin‑patient, et la communication centrée sur le patient constitue la norme attendue de chaque programme de formation. Le modèle le plus complet est peut-être celui de la méthode clinique centrée sur le patient (Stewart, M., et coll., 2003). Les six composantes de ce modèle sont conçues à l’intention des médecins de première ligne, mais les principes s’appliquent aux communications de tout médecin. Il est fondé sur des données probantes et, fait plus important, il met en évidence qu’il faut aller au-delà de l’acquisition de compétences en communication.
[traduction] « Les soins centrés sur le patient présupposent des changements dans la mentalité des médecins. Premièrement, la notion hiérarchique selon laquelle le professionnel est la personne responsable du patient et que ce dernier joue un rôle passif ne tient pas ici. Afin d’appliquer l’approche centrée sur le patient, le médecin doit être capable de responsabiliser le patient et de partager le pouvoir dans la relation; et cela signifie renoncer au contrôle qui était autrefois l’apanage du professionnel. Il s’agit là de l’impératif moral de l’exercice de la médecine centrée sur le patient. » (Stewart et coll., pages 5 et 6)
Comment peut-on acquérir de telles compétences et, en fin de compte, de telles attitudes? Cette méthode d’enseignement de la façon de mener des entrevues médicales a été mise au point par le « Standardized Patient Program » (SPP) de la University of Toronto. Elle est utilisée pour aider les étudiants de tous les niveaux à comprendre la méthode centrée sur le patient et à perfectionner leurs compétences en communication et leur langage.
On peut comparer cette méthode à une carte routière que le médecin peut utiliser pour se situer dans le paysage et s’orienter au cours de l’entretien avec le patient. Tous les paysages ont des caractéristiques communes (des arbres, des plaines, peut-être une rivière) tout en étant uniques, on peut emprunter plusieurs chemins pour les explorer. Nous percevons tous de façon différente les paysages selon nos expériences antérieures et il en est de même pour la relation médecin‑patient. Dans une situation donnée, le médecin peut, en fonction de son attitude et de ses compétences, utiliser la carte de façon efficace afin de se situer dans la conversation, ou il peut se perdre. Le médecin a l’obligation de voir et de comprendre le « paysage » du patient tout en prenant note des signes biomédicaux importants.